La question des plaques d’identité allemandes

  

La question des plaques d’identité allemandes semblant au vu de plusieurs expériences récentes être singulièrement de mode, nous proposons de lancer un débat sur la question :

-Il est désormais notoire qu’une partie des plaques d’identité allemandes sont des copies, tout le monde en parle mais personne ne peut dire grand-chose de précis.

-On note chez certains spécialistes du matériel allemand (professionnel ou non) des quantités de plaque de fouilles « de l’Est », étant bien sûr entendu que c’est plus souvent une prestigieuse unité qui est proposée à la vente, plus qu’un obscur bataillon de remplacement du train (on y mourrait probablement un peu moins vite)

Dans ce contexte, après s’être copieusement gratté la tête (que de pellicules), et avoir tiré pas mal de sonnettes (le plus souvent en vain), nous sommes en mesure de rapporter les (bien) modestes éléments suivants :

 

 Plaque de fouille dites « de l’Est » :


Il apparaît qu’un certains nombres d’unités sensibles (de fait la SS et autres assassins de masse) se sont, à leur capture par un adversaire soviétique fort courroucé ( environ 20 millions de morts dont plus de 7 millions de civils, ça fâche), généreusement dépouillés de tout ce qui était nuisible à leur existence future d'être vivant. Il existe ainsi des « sites de réédition », connus de quelques initiés, où il fait bon manier la poêle à frire. Inutile de dire que les fouilleurs se gardent bien de trop bavarder.

Ceci étant dans leur grande majorité, les plaques de fouille (qu’elles soient complètes ou demi) proviennent de cimetières militaires allemand lesquels sont systématiquement violés par des spécialistes de ce genre de trafic. On trouve ainsi « de fouille », plaques mais aussi chevalières, boucles de ceinturon, badges divers, etc… Certains objecteront peut-être que les plaques entières ne proviennent pas de soldats tués, qu’ils ne s’illusionnent pas : l’armée russe ne s’encombrait pas de manières quand il fallait nettoyer après les combats les zones infestées de cadavres. L’existence de charniers où l’on jetait pêle-mêle les cadavres allemands ramassés sur le terrain est attestée.

Concernant le problème moral posé par le pillage de sépulture, à chacun d’acheter selon sa conscience. Pour ma part je considère, compte tenu que tous les cimetières allemands à l’Est ont été nivelés après 1945, qu’il s’agit plus de pillage de sites archéologiques que de cimetières. Les plaques, soumises à diverses actions chimiques en fonction de la nature du terrain, se désagrègent lentement et sont vouées à disparaître. Dans ces conditions, et dans la mesure où rien n’est fait par les autorités compétentes pour préserver ces lieux de mémoire, détenir une de ces plaque revient d’une certaine manière à sauvegarder un morceau de mémoire, celle d’un combattant tué. Il est par contre des plus regrettables que ces objets soient vendus presque toujours comme de la vulgaire « came », sans que rien ne soit conservé sur l’origine de leur découverte.

 

1/2 plaque volontaire estonien dans la SS. Cet exemplaire manifestement récupéré sur un corps
présente des traces de corrosion symptomatique.

Les copies de fouille:

Des plaques vierges sont sorties en fouille et bien sûr ont été gravées histoire de rentabiliser l’usure des pelles. On trouve des gravures faites à l’acide, ou frappées comme les bonnes. Dans le cas des plaques refrappées, le lettrage devrait logiquement laisser apparaître un tranchant trop net sur du métal oxydé (mais ça peut toujours se vieillir ?).

On rencontre aussi des plaques gravées au stylo électrique, je suis pour ma part incapable de me prononcer sur leur valeur, notamment parce que je n’en ai jamais eu sous la main !

La rumeur veut qu’un commerçant très connu détienne un stock de plaques vierges de fouille et les refrappe en fonction de ses besoins commerciaux… mythe ou réalité ? Quant aux plaques de l’Est, l’essentiel de celles ramenées le sont de Pologne, des Etats Baltes et de Russie, et simplement achetées auprès de marchand de souvenirs, militaires ou non. Le pillage de tombe est un travail éreintant et après avoir remué 2 m3 de terre on n’est pas sur de tomber sur du waffen !

Il semble à peu prés certain que de fausses plaques de fouille sont maintenant vendues sur place, par contre il ne nous a pas été possible d’en acquérir une seule en France vendue en tant que copie !

 Sur de bonnes plaques de fouille en zinc, on peut dire :

-qu’elles présentent des points blancs d’oxydation si pas trop nettoyées (genre taches de moisissure).

-dans le cas de plaque provenant de cimetières, et en fonction de la nature du terrain, celles-ci sont plus corrodées d’un côté que de l’autre, le côté le plus abîmé étant bien sûr celui –détail macabre- celui exposé côté corps. Pas ragoûtant mais plutôt convaincant !

-qu’en général le bord des plaques est attaqué par la corrosion, et ne présente plus un tranchant aussi net que sur un exemplaire conservé dans de bonnes conditions.

-La plaque zinc de fouille, une fois nettoyée, présente une surface lisse d’un aspect un peu  « savonneux ».

Plaque zinc d'un obscure unité de construction de la
LW, trouvée dans un blockhaus de seine maritime et de
toute évidence jetée ou perdue par son propriétaire.
Pas trop nettoyée, on note les taches blanches
d'oxydation.



Les copies pas de fouille : 

Sujet encore plus compliqué que les plaques de fouille…

Le support :

-il existait vers 1995-1996 un stock de bonnes plaque vierge en zinc qui traînaient sur Paris, que sont-elles devenues, sont-elles restées vierges ?

-Le bruit court que des plaques Bundeswehr et ex-NVA seraient refrappées par des faussaires, renseignement pris les plaques Bundeswehr sont plus petites et partagées par des petits trous au lieu de segments, quid des plaques NVA ?

-Les plaques d’époque en alu sont d’un aspect assez mat, qui ne présente pas le clinquant et la qualité d’un alu actuel.

La frappe : Un nombre incalculable de variantes de caractères ont servi à l’époque pour frapper les plaques. Certains lettrages sont forcément disponibles dans le commerce, ou ont pu survivre depuis 45 pour atterrir dans des mains mal intentionnées. De fait la qualité de frappe n’est en rien un indice d’authenticité ! On peut par contre vérifier la présence de crasse dans le creux des lettres (inévitable), voire de corrosion. Pour la crasse c’est cependant aisé à refaire !

 

plaque en alu de la 72° cie de transmission de la LW,
l'aspect de l'alu est bien mat et on note par endroits
un léger voile de corrosion. Le lettrage est
légèrement encrassé.


copie de plaque en alu d'un unité de remplacement de
la SS, le lettrage est parfaitement propre,
l'aluminium, de bonne qualité, est plus clair et ne
présente aucune altération de surface.

   

 Comment conclure ?

 Tout d’abord nous n’apportons ici aucun indice franchement tangible ou définitif. D’une manière générale il convient de se méfier de tout ce qui est unités prestigieuses (SS, HG, para,  etc…), tout en sachant que de nos jours la tendance est à copier aussi le banalement courant. Il est conseillé d’avoir -comme toujours en allemand- des pièces de référence d’origine incontestable, à titre d ‘élément de comparaison. Enfin, arrêtez de croire au père Noël, la plaque LVF de fouille que vous propose un exposant patibulaire dans une bourse aux armes, sera inévitablement une daube !

 Pour conclure nous n’avons fait qu’explorer superficiellement le sujet, vous avez la chance d’avoir maintenant Identifikator (merci NDWM), à vous d’en faire un instrument au service du collectionneur que vous êtes. Nous attendons donc vos infos sur les plaques, vraies ou fausses (les plaques pas les infos !). N’oubliez pas que le site fonctionne comme un forum !

 Werner Peiper

 

Collectionneur de plaques d'identités allemandes, en particulier para ,voici quelques précision sur les plaques para trouvées en fouille.
Les plaques d'identité de para ne sont quasiment jamais marquées "fallsch. jr. rgt..."  comme on peut le voir parfois chez certains marchands (bien sur cette affirmation ne repose que sur un nombre de plaque restreint et n'est peut être pas généralisable a toutes les divisions... Sur une cinquantaine de plaques une seule marquée fallsch jg ERS rgt... donc on peut déduire...)
Les plaques para comme le personnel volant étaient encodées (62...63...) Là aussi je pense que ce n'était pas systématique et que, à la suite des pertes en Russie quand les divisions de para ont été reformées, les personnels qui venaient de flieger rgt ou autres gardaient leurs plaques d'origine:manque de temps, manque de moyens???
Voila le sujet est vaste . Ci joint des scans de plaques: une des transmissions para(LN FSCH...), une encodée(62... le type est enterré à Cassino...) et une du fl rgt 51 un gars de la 3°DP.

Dans certaines unités,  la dotation en nouvelles plaques s'est faite relativement rapidement. Sur la photo de la première page d'un soldbuch on peut voir que l'ancien numéro de plaque (fl rgt 51)est barré et remplacé par celui de la nouvelle unité (210...)
Sur la photo suivante on voit que l'unité est le fallschirm rgt 13 (5° division de para)Ainsi on constate que dans certaines unité , le changement de plaque était, a priori plus rapide que dans d'autres et que le code (210...)n'est pas le code courant des unités de para (62... ou 63...)Suite au décodage par l'administration Allemande de plaques trouvée en fouilles il ressort que la 3° et la 5° division de para avaient un encodage particulier : 21.... par exemple 217 469 correspond au fallschirmpionnier bataillon 3.





En souhaitant que ces quelques informations ne fassent pas grimper le prix de ces petites plaques...

H. BABERT

 

Qui cherche ... trouve !

Apparemment, beaucoup de collectionneurs se posent des questions sur l'identification de plaques d'identité allemandes. Considérant que la doc est la base de toute collection sérieuse, nous vous conseillons la lecture des articles suivants dans Militaria Magazine :

Plaques 14-18  : n° 97, 101, 104, 113, 120

Plaques 39-45 : n° 141, 143, 145, 147, 149

Wehrpass : n° 137, 139, 142

Si vous connaissez d'autres ouvrages sur le sujet, n'hésitez pas à nous les signaler !


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