Astuces sur l'Adrian 15 :
Ne vous faites pas berner...
Voici quelques règles simples d'identification, qui devraient vous guider dans
l'achat de coiffures militaires.
Ces règles définissent les caractéristiques les plus courantes des pièces
qui peuvent vous être proposées, il se peut qu'à l'époque des différences
aient existées, mais nous décrivons là 95% de la dotation. Notre seul propos
est de vous permettre de ne pas prendre trop de risques lors d'un achat :
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Cocktail d'attributs probablement au sein d'un stage de sous-officiers. |
Le casque "Adrian" 1915, règles générales
:
L'attribut réglementaire est métallique. Il est embouti dans de la tôle
de fer blanc. Il a existé précocement des séries d'attributs matricées en
laiton, mais ce matériau est plus caractéristique des refrappes, (parfois
d'ailleurs en cuivre rouge ! NDWM). Nous connaissons : troupes coloniales
1915, artillerie 1915, Russie 1916.
Des séries de copies d'attributs moulés circulent. A ce jour nous avons pu
voir : aéronautique 1924, infanterie et troupes coloniales 1937, Roumanie 1916.
Nous connaissons des copies d'attribut 1937 de l'infanterie, de l'armée de
l'air et de l'artillerie.
Dans les premières fabrications, l'attribut était peint en même temps que la
bombe en usine. Assez rapidement, les attributs ont été manufacturés puis
stockés à part des casques. Ils n'étaient montés que lors de la mise en
dotation et ont laissé leur marque sur les casques (protection de la peinture
d'origine, détourage par la rouille). Attention donc aux casques qui présentent
des insignes différents de la trace visible sur la bombe. L'analyse de photos
d'époque montre que des unités ont pu porter des attributs différents de ceux
normalement prévus, mais ne permet pas d'affirmer que des remontages aient eu
lieu. Là encore, si remontage il y a eu, l'attribut doit avoir vieilli
avec le casque. A titre d'exemple, nous possédons un casque présentant la
trace de l'attribut roumain, qui a été remplacé il y a fort longtemps par une
grenade d'infanterie.
A notre connaissance, il n'y a que deux "armes" qui peuvent prétendre
à un remontage :
- l'aéronautique qui porte la grenade du modèle général jusqu'en 1923/1924,
et qui porte ensuite un attribut spécifique
- l'artillerie coloniale, qui porte jusqu'en 1920 les canons croisés de
l'artillerie et qui est ensuite dotée de l'attribut 1915 des troupes
coloniales.
Que penser donc des casques indiqués comme "attribut monté
d'origine" ?
A mon avis, cette appellation ne devrait s'appliquer qu'à la toute première série
de casque, qui ont été peints avec les insignes. Pour les autres, on peut
parler de montage ancien ou de premier montage, mais pas d'insigne monté
d'origine.
D'ailleurs, si l'on s'en réfère à la fréquentation des bourses, on peut se
demander ce que sont devenus tous ces insignes stockées à part ?
La coque a peu de chance de subir un bidouillage "en règle", nous
n'en dirons pas autant de la peinture.
Celle ci doit être bleue, moutarde ou kaki, mais il existe une multitude de
nuances, liées aux repeintures appliquées en unités.
Nous devons aussi rappeler que le casque modèle 1915 est resté en dotation
massive jusqu'à la mobilisation de 1939. Ce n'est qu'à cette date que les
stocks de casques nouveau modèle ont été mis en dotation. Distinguer une
repeinture en unité de 1916 d'un reconditionnement des années 1920 n'est pas
évident.
Vérifiez les "réparations" possibles (agrafes de coiffes, rivets du
cimier), qui peuvent prouver un remontage récent.
On peut trouver des jugulaires type 1926 sur des Adrian 1915, ils ont été
alors reconditionnés dans les années 20-30.
L'intérieur de la bombe peut présenter des marquages, mais ce n'est pas la
majorité des casques rencontrés.
On trouve :
- Le marquage de fabricant (Compagnie Coloniale, Jouet de paris, Phares
Auteroche, Reflex, Dupeyron)
- - la taille exprimée sous différentes formes :
- taille de la bombe (A, B ou C) et taille de la coiffe : 58
- taille "mixte" A 2 (soit première taille de bombe et seconde taille
de coiffe pour cette taille de bombe)
- taille "unique" : taille de la coiffe en cm : 58.
Bien entendu, ces marquages ne peuvent être lus que sur la première couche de
peinture de la bombe.
Nous donnons en annexe le tableau de correspondance des tailles, mais nous
devons tout de suite avertir le collectionneur sur le fait que de très bonnes
pièces présentent des "défauts de correspondance" entre la bombe et
la coiffe.
La jugulaire est rivetée sur ce modèle. On trouve des rivets ronds et d'autres
de types "attaches parisiennes" ils sont en fer ou en laiton, jamais
en aluminium. Elle peut avoir été réparée sur le terrain, mais cela doit
"faire vieux". Le passant de jugulaire est métallique, après 80 ans
de contact, il a nécessairement laissé une marque sur le cuir de la jugulaire.
La coiffe du premier type (fabriquée jusqu'au début de 1916) est en une pièce
à 7 dents, de couleur fauve ou noir.
Après cette date, la coiffe est confectionnée à 6 dents en 7 parties de cuir
( le tour de tête et les 6 dents). Dans les deux cas, la partie en cuir est
solidaire d'une bande de drap de récupération (que les mites affectionnent).
C'est cette bande de drap qui est traversée par les 8 agrafes crampons de la
bombe.
Le drap de confection peut varier du garance au moutarde, en passant par toute
la gamme des bleus et noirs, couleurs des draps d'uniformes déclassés.
L'utilisation de feutre pour cette partie est plus tardive (coiffe du modèle
1926).
Les dents de la coiffe doivent présenter un oeillet en cuivre, dans lequel
passe un bout de cordon lacet qui relie les dents au sommet de la coiffe. Sur
des casques exposés à l'humidité, ces oeillets peuvent avoir subi une
corrosion par le vert de gris, amenant jusqu'à leur disparition. Cela laisse
des traces sur la coiffe, mais la bombe ne peut pas être toute neuve (l'humidité
qui frappe l'intérieur ne peut qu'avoir agi sur l'extérieur).
Les plaques en aluminium sont destinées à séparer la coiffe de la bombe.
Suivant la taille, on peut en trouver tout autour de la coiffe ou seulement à
l'avant et à l'arrière. Certains casques peuvent présenter deux grandes
bandes qui joignent l'avant à l'arrière. Des casques peuvent être trouvés
sans ces bandes, mais il s'agit d'une modification "non réglementaire".
A suivre ...
Léon C.